Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

C'est grave, Docteur?

8 février 2010

Incompréhension.

-Allo bonjour, c'est le bureau de admissions.Monsieur B vient d'arriver dans votre pavillon, il me faudrait sa date de naissance, le nom de la personne a prévenir, son adresse,  son numéro de sécu.....

(Effectivement, le patient vient d'arriver, il y a à peu près 1mn15 qu'il est dans le bureau inf...)

- Oui alors là , je ne pense pas qu'il soit en mesure de me fournir ces renseignements, il est en connexion avec Dieu lui même et pense sauver le monde d'ici demain....

-Ah mais c'est qu'il me faut absolument savoir, pour le dossier....

-Ecoutez, je lui demanderai demain s'il va mieux, parce qu'en plus, là, il pense que mes collègues incarnent le diable et commence à démonter le service, il va falloir que j'appelle des renforts...

-Vous ne pouvez VRAIMENT pas me fournir l'adresse de sa mutuelle?

-NON, je ne peux pas, c.§#*...., et le nom de son poisson rouge, il te le faut aussi?!

Publicité
Publicité
8 février 2010

C'est pas donné à tout le monde...

Les étudiants en soins infirmiers, qui sont à 90% des étudiantes, font quelques stages en psy pendant leurs années d'étude.
Pas assez, on est bien d'accord, mais bon, il faut s'adapter et les former pendant  les quelques semaines qu'elles passent dans le service.
Dés l'instant où elles arrivent dans le service, à la première minute, tu peux déjà poser ton premier diagnostic:
Il y a celle qui se pointe en roulant les épaules, "même pas peur", qui va toujours "très très bien", n'a aucun soucis avec la folie, etc....
Bref, elle est pété de trouille mais ne l'avouera jamais, et cette étudiante là est très difficile a encadrer.
Avoir peur quand on arrive en psy, c'est normal, et les équipes l'admettent, l'important c'est de pouvoir déposer cette peur quelque part et se l'autoriser.
Ensuite on peut y travailler, expliquer, rassurer.
A contrario, il y a aussi l'élève qui arrive le premier matin blanche comme un linge, et tu vois tout se suite qu'elle a passé la nuit à visionner en boucle "vol au dessus d'un nid de coucou", et qu'elle est persuadée d'être arrivée dans le lieu de tous les dangers.
Celle là a peur de tout, n'ose rien, et pour certaines, c'est autant du à leurs propres fantasmes qu'aux inepties véhiculées par certains formateurs: on ne regarde pas un malade psy dans les yeux, on ne tourne jamais le dos à un malade psy, on ne va jamais seule dans la chambre d'un malade psy....
Cette étudiante là, pour peu qu'on prenne du temps avec elle, et qu'on la laisse évoluer à son rythme,  s'apercevra toute seule que ses craintes sont infondées, et souvent elle repart du service avec l'envie d'y revenir.
Et puis , il y a l'étudiante qui fera certainement une bonne infirmière technicienne mais n'est décidément pas faite pour la psy.Celle çi, je la redoute plus que tout, parce qu'on a beau lui expliquer, elle ne comprend pas, elle ne se remet jamais en question.
Selon, c'est la même qui copine avec les patients, sans aucune distance, partage leurs délires, ou alors à l'inverse, qui les prend pour des débiles, se pense supérieure à eux.
Pour travailler en psy, il faut comprendre la maladie.
Alors si l'on pense que les malades mentaux sont de gros fainéants simulateurs, ça devient compliqué de les aider....
Heureusement, la plupart du temps, on accueille des stagiaires formidables qui de part leur statut d'étudiantes on du temps a consacrer à nos patients et sont très appréciées de tous.

7 février 2010

Un monde nous sépare...

La psychiatrie, ça fait très peur, c'est un monde obscur où dominent les forces du mal, un monde inconnu, bizarre, certainement très dangereux, les psychiatres ont tous l'air plus fous que leurs patients...
Toi même lecteur, je crois deviner que tu n'es pas loin de penser que la psychiatrie est peuplée de malades sanguinaires soignés par des docteurs mabouls et des infirmiers qui passent leur temps à boire du café...
Non?
Il y a tellement de non dits et d'ignorance autour de la psychiatrie, d'incompréhension aussi, que l'on peut vivre des histoires surréalistes .
Sache lecteur, que pour n'importe quel service de l'hôpital  général, "malade psy"= patate chaude, je veux dire par là malade en transit, à ne surtout pas garder, car potentiellement dangereux et/ou annonciateur de troubles.
Ceci même si le malade en question a 90 balais, est grabataire avec un fièvre à 40° et un parkinson...
L'étiquette "psy" est encollée à la superglue, quand tu l'as, impossible de t'en débarrasser, même avec le super anti-adhésif dernier cri, non non, l'étiquette psy est une coriace, elle résiste à tout.
Elle te catalogue le malade mieux qu'une pub de la Redoute, elle est un tatouage virtuel mais néanmoins indélébile, et ceci jusqu'à la mort du patient.
A cause d'elle, nos patients ne sont pas les bienvenus dans les services de soins généraux et y sont souvent "sous traités".
A cause d'elle, nos patients vieillissants se voient refuser l'accès aux maisons de retraite: "ah bah non, c'est un psy, trop difficile à gérer."
( Les mêmes maisons de retraite pouvant accueillir sans sourciller des papys complétement déments qui sont capables de mettre le bronx en deux temps trois mouvements...)
A cause d'elle, la réinsertion de nos patients stabilisés est souvent délicate: trouver un logement, un travail, relève du parcours du combattant....
Et puis, l'étiquette psy est contagieuse, les infirmiers l'attrapent aussi:
Pour eux aussi, ce n'est pas facile, parce que quand tu as été contaminé, tu dois te faire à l'idée que tu as quitté le monde sérieux des "vrais" infirmiers.
C'est bien connu, l'infirmier, en devenant psy, perd une partie de ses facultés mentales, ne sait plus travailler, s'affole pour une broutille somatique, et considère que son boulot consiste essentiellement à boire le café en fumant sa clope....
D'ailleurs, soyons sérieux, comment peut on se prétendre infirmier quand nos  demandes de formation se nomment art-thérapie, équithérapie, contes, psycho-corporel, relation d'aide, et autres dénominations farfelues...

6 février 2010

Pub


Kamini - Psychostar Show (Version longue)
envoyé par kamini. - Plus de vidéos fun.



J'adore ce que fait Kamini.
Certains crient au scandale, trouvent que c'est inadmissible, parlent de déontologie....
Moi je trouve fabuleux qu'un mec ose parler de la psychiatrie avec un tel second degré.
En même temps, pour avoir écouté l'album en boucle, chaque chanson est un petit bijou de vérité, qui parle forcément à quiconque travaille dans le milieu.
kamini a été infirmier en psy avant d'être reconnu en tant que chanteur et cela s'entend dans chacun de ses textes, il parle du quotidien des soignants et aussi des patients avec beaucoup de dérision, mais sans jamais être humiliant pour les malades, voire avec une certaine tendresse quelquefois.
De plus, il inclut dans ses paroles plein de références

(télévisées, cinématographiques....), qui demandent quelquefois plusieurs écoutes pour êtres toutes assimilées, un régal.
Bref, tu auras compris, lecteur, qu'a Kamini, moi je dis oui!

5 février 2010

Psycho....bobo

Les psychologues sont formidables....
Si si, je t'assure lecteur, le psychologue est une espèce à part, et bien que les cotoyant depuis de nombreuses années, j'avoue la perplexité dans laquelle je sombre quelquefois à les écouter...
Ils sont formidables parce qu'ils ont toujours une explication à tout.
Ils sont formidables parce qu'ils font des liens, toujours souvent.
Ils sont formidables parce qu'ils ouvrent de grands yeux candides quand tu leur racontes que le patient X a fait preuve de violence, ou qu'il t'a insulté, ou qu'il a transgressé.
Tu as l'impression que la vision du patient qu'a le psychologue, c'est celle de Monsieur Y sagement assis dans son bureau pendant la demi- heure d'entretien qu'il lui accorde.
Comme, en général, le psychologue est là pour écouter le patient, l'enjoindre à parler afin d'extérioriser ses émotions, l'accompagner dans la découverte du pourquoi du comment, ben le psychologue est en principe un bon élément.
Alors quand tu relates au psychologue que la gentille Madame Z t'as craché son traitement à la figure en te traitant de  §@*#, tout en essayant de t'en coller une, parce que NON, tu ne peux pas accéder à toutes ses demandes, ben en regardant dans l'oeil du psychologue, tu te demandes si tu bosses bien au même endroit que lui...

Publicité
Publicité
5 février 2010

Au commencement....

Bienvenue, lecteur,  dans mon espace, il y a un moment que l'idée me taraudait de te conter mes aventures dans le joli monde de la psychiatrie, et puis aussi, parce que dans la vie il n'y a pas que le boulot, te parler de mes délires à moi, qui, tu le verras, peuvent ne pas être intéressants du tout, mais après tout, tu n'es pas obligé de lire!
Alors voila, pourquoi aujourd'hui pour débuter ce blog, hein pourquoi?
Ben.....pourquoi pas?
Ou peut être parce qu'aujourd'hui, la goutte à fait déborder le vase plus que d'habitude, ou que la dernière émission que j'ai regardé sur la psychiatrie m'a dégondée un peu trop, ou....

Publicité
Publicité
C'est grave, Docteur?
Publicité
Archives
Derniers commentaires
Publicité